Le Français originaire de Fourmies (dans le département du Nord) François Delvart, est devenu à 46 ans un maître de la calligraphie japonais. Résident actuellement au Japon, ce directeur de l’École de français de Shizuoka est le premier étranger à avoir été sélectionné pour participer à l’Exposition nationale des Beaux-Arts de Tokyo (le Nitten), en décembre dernier. Retour sur un parcours hors du commun.

Édouard Delvart le père du calligraphe, a raconté lors d’une interview donnée au journal La Voix du Nord, les débuts de son fils qui “réalise un parcours exceptionnel” comme il aime à le souligner avec fièreté. « Sa passion pour le Japon, cela lui est venu d’un coup, comme ça. Il était professeur de sports et puis après un voyage dans ce pays, il m’a dit, à 27 ans : C’est là-bas que je veux vivre . Il est parti en 1996 » déclare son père.

Arrivé au Japon le jeune François obtient son cinquième dan de karaté qui lui sera remis par la fédération japonaise, ainsi qu’un diplôme de capacités du plus haut niveau de la langue pour un étranger. Parlant alors courament Japonais et fort de cette seconde distinction, il devient traducteur d’ouvrages officiels, ainsi que de scénarios de films (tel que La Forêt de Mogari, Grand Prix du Festival de Cannes). Il débute ensuite la calligraphie en 1998 sous le nom de Shijun, qu’il étudie au sein de l’association Kenshin (l’une des plus importantes écoles japon).

Seize ans plus tard, le Français a dompté le geste et avoue avoir une préférence « pour les caractères de l’âge du bronze, dits du grand sceau », ou suivant la tradition locale : « L’énergie doit être concentrée au sein de traits fins afin d’exprimer une force ; l’aspect artistique doit être en retenu pour laisser place à un sentiment empreint d’humilité et de déférence par rapport au sacré ». Ses œuvres ont rencontré un véritable succès au pays de soleil levant et après l’exposition au Nitten de Tokyo, elles vont parcourir l’archipel pendant huit mois.

La calligraphie est considéré comme un art véritable au Japon, et son apprentissage n’est pas de tout repos. Véritable chemin de vie, en plus de parfois refaire le geste une centaine de fois avant de trouver la bonne technique, de nombreux autres savoirs sont nécessaires. Il faut par exemple maîtriser la langue, dont les 4 000 Kanji ont évolué au fil du temps, ainsi que les différents styles de calligraphies (au nombres de 5). De plus avoir de solides connaissance de l’histoire du pays, et les grands classiques de la littérature chinoise et japonaise, sont indispensables rappelle François Delvart.

Article rédigé pour le site Japan Lifestyle