Bonjour à tous, aujourd’hui j’avais envie de vous dévoiler quelques figures de styles que l’on retrouve fréquemment dans les haïkus. En effet si l’on qualifie souvent le haïku d’art de l’instant présent, cela ne veut pas pour autant dire qu’il est pauvre et sans structure. Savoir reconnaître les procédés littéraires qui forment le haïku et les utiliser à bon escient vous sera d’une aide précieuse pour enrichir vos compositions.

Quelques figures de styles utilisées en haïku.

La comparaison : est une mise en relation de deux termes à l’aide d’un terme comparant qui leur est commun (tel que, comme, semblable à…). Il y a donc un comparant et un comparé. La comparaison a une double valeur, elle met à la fois en relation deux univers distincts, et elle les explique par une image.

En haïku, elle est souvent utilisée pour obtenir un effet de surprise, un étonnement, ou introduire une touche d’humour dans son haïku.

Ex:

matin de printemps
comme un feu d’artifice
les premières roses

L’apposition : consiste à placer 2 images côte à côte sans mots de liaison, séparées par une virgule, la seconde image apporte une précision sur la première.

En haïku, elle est souvent utilisée sur deux vers, le second vers venant préciser le précédent. A noter que dans le cas du haïku on préférera se passer de la virgule.

Ex:

plage d’été
le sable brûlant rebute
les vacanciers

La répétition : permet de jouer avec l’effet musical du mot répété, un peu comme dans une comptine légère.

Attention, pour un poème aussi court que le haïku, l’emploi de cet effet peut être à double tranchant, car l’on peut vite tomber dans l’effet inverse, qui ne ferait qu’alourdir notre composition…

Ex:

un flocon surgit
encore un autre flocon
déjà l’hiver

La personnification : permet de prêter aux animaux (aux objets, à la nature, etc.) des traits et caractéristiques humaines. Au Japon, il y a une très forte culture animiste, qui consiste justement à doter d’ une âme tout ce qui nous entoure, y compris les objets, il n’est donc pas étonnant que ce soit l’une des figures de style les plus couramment employées dans le haïku.

Ex:

vent printanier
toutes les fleurs du jardin
chantent en cœur

Les onomatopées : ce sont de petites interjections qui servent à imiter métaphoriquement le son produit par un objet , un animal, la nature… Là encore la langue japonaise est beaucoup plus riche que la nôtre. Les onomatopées sont presque une autre langue à part entière, tant il y en a pour tout exprimer (comme kira kira qui désigne un scintillement, par exemple des étoiles).
Bien que nous en possédions beaucoup moins, et que nous n’ayons que peu d’occasion de les utiliser en Français hormis dans les bandes dessinées (et encore, cela tend à se perdre dans les ouvrages modernes), ces petits bruits du quotidien apportent une touche de vie dans nos haïkus. Voici donc une belle occasion de les remettre au goût du jour.

Ex:

plic-ploc, plic-ploc
ce matin sans discontinuer
les larmes du ciel

Bonus

Bien que ce ne soit pas à proprement parler une figure de style, voici dernier procédé littéraire pour vous aider dans la composition de vos haïkus, il s’agit de “la conversation” :

La conversation : consiste à retranscrire dans un haïku un bout de conversation, dialogue ou monologue. Très souvent combinée avec la personnification, elle permet alors de faire parler les animaux, la lune, les fleurs…

Ex:

devant mon potager
j’entends les lapins qui s’exclament
allons déjeuner !

Voilà, cette petite excursion au pays des figue de style touche à sa fin, évidement il en existe encore plein d’autres à exploiter pour améliorer vos écrits, donc n’hésitez pas à me dire en commentaires si sous voulez d’autres articles sur le sujet.

Saurez-vous à présent mettre à jour les figues de styles qui composent ce haïku?

Et en attendant je vous souhaite une bonne créativité !

Et si vous souhaitez un peu plus d’inspiration, vous en trouverez dans mon premier recueil de haïkus : “Romance Maritime, haïkus du bord de mer”