Atelier de Haïku spécial Tanabata
Voici quelques photos de l’atelier d’etegami, sur le thème de la traditionnelle fête de Tanabata, organisé le week-end dernier par Manga Café à Béziers – Kyo’Hon où nos participants se sont essayées à l’exercice des petits poèmes japonais.
Aux origines de la Légende:
Bien que l’on ait plusieurs versions correspondant à l’origine de Tanabata, la plus communément admise est la légende chinoise “du bouvier et de la tisserande”, qui fut importée au Japon à l’ère Nara, (710-794) et qui est liée aux étoiles Véga et Altaïr.
Dans cette version, la septième fille du Dieu du Ciel (Tentei), était nommée Orihime “la princesse tisserande” (qui représente l’étoile Véga), passait ses journées à tisser de magnifiques brocards. Un jour, cette dernière décida d’aller visiter la Terre où elle rencontra Hikoboshi (Altaïr, l’étoile du bouvier), dont elle tomba amoureuse. Ils se marièrent et eurent deux enfants. Cela déplut au Dieu du ciel qui envoya un génie chercher sa fille pour la ramener près de lui. Hikoboshi se précipita à sa suite, mais la mère d’Orihime fit apparaître une rivière, la voie lactée, et le Bouvier fut séparé de son épouse. À partir de ce jour-là, les deux amoureux ne cessèrent de pleurer, chacun d’un côté de la rivière. Le Dieu du Ciel, ému, les autorisa à se rencontrer une fois par an, la septième nuit du septième mois lunaire. La légende veut que cette nuit-là, des pies construisent un pont au-dessus de “la rivière du ciel” pour permettre aux deux époux de se rejoindre.
L’origine de la fête de Tanabata:
De fil en aiguille, les légendes de Tanabata sont devenues une fête célébrée dans tout le Japon : Tanabata matsuri
C’est à l’époque Heian (794-1185), que les jeunes filles qui désiraient travailler dans le tissage ou la couture commencèrent à prier l’étoile Véga le septième jour du septième mois lunaire. Sur un autel, elles installaient des offrandes et cinq aiguilles où étaient enfilés des fils de soie aux couleurs des cinq éléments de la cosmologie chinoise : blanc pour le métal, rouge pour le feu, jaune pour la Terre, vert ou bleu pour le bois, noir pour l’eau.
Petit à petit, cette fête a été adoptée par toutes les jeunes filles qui se mirent à faire des vœux pour trouver l’âme sœur. Et, depuis l’époque d’Edo (1603-1868), ce sont toutes les Japonaises mais aussi les Japonais, enfants et adultes, qui font un vœu le soir de Tanabata, car la croyance veut que les deux amants exaucent les souhaits faits ce jour-là.
Tanabata (七夕) signifie littéralement “soir du 7” et cette fête est célébrée le septième soir du septième mois, date qui varie selon si l’on suit le calendrier grégorien ou le calendrier lunaire : le 7 juillet ou le 7 août. Ce soir-là, nombreux sont les Japonais.es qui scrutent le ciel pour essayer de voir les étoiles Véga et Altaïr se rapprocher de la voie lactée.
La célébration de Tanabata
Aujourd’hui la fête des étoiles se distingue par des décorations en branches de bambou (qui rappellent le rôle de repère qu’avaient les perches de bambou dans l’ancienne tradition du Japon) auxquelles les Japonais.es placent des tanzaku, de petites cartes verticales en carton ou en papier de couleur sur lesquelles ils écrivent un vœu. Ainsi, ils espèrent que les deux étoiles réaliseront leurs souhaits. On peut voir ces branches colorées dans les maisons ou les jardins, les crèches et les écoles, les sanctuaires shintô mais aussi certains halls de gare et supermarchés.
Traditionnellement, le lendemain de Tanabata, les branches de bambous étaient brûlées ou jetées à l’eau afin que les vœux se réalisent. De nos jours, écologie oblige, cette coutume est rarement suivie, voire interdite par les municipalités. Les branches et leurs vœux finissent avec les ordures ménagères.
La coutume veut que des lanternes soient accrochées à des bambous dans toutes les rues (là encore, cela fait référence aux repères qui étaient installés pour l’obon, la fête des morts). Le port du yukata, kimono en coton léger, est de rigueur pour se promener dans les rues et les cours des sanctuaires.