Depuis quelques jours vous avez peut-être croisé ces grandes méduses au chapeau bleuté, échouées sur la plage. Il s’agit de la méduse equorée, ou Aequorea forskalea, une espèce pélagique, faisant partie du plancton et vivant entre les eaux de la surface et les profondeurs.

On la retrouve principalement dans les Océans Atlantique Nord-est et Indien, ainsi que dans les Caraïbes, car elle apprécie les eaux plutôt chaudes, entre 13° et 22° Celsius. Mais plus rarement on peut aussi l’observer en méditerannée, comme c’est le cas actuellement. Ce qu’il faut comprendre c’est que comme tout les espèces pélagiques, elle ne peut pas nager à contre courant, et se laisse donc porter par celui-ci, ce qui explique pourquoi quand on en trouve une échouée sur la plage, on risque fort d’en retrouver de nombreuses autres dans les alentours. 

On la reconnait par son étonnante grande taille, son ombrelle peut atteindre entre 8 et 25 cm de diamètre, dont les canaux radiaires variant du brun au bleu foncé violacé, parcourent l’endoderme de manière centrifuge, en divergeant de l’estomac vers le bord de l’ombrelle, où s’enracinent alors de nombreux tentacules très longs et fins, tels des filaments, bien qu’un peu plus épais à leur base. Plus étonnant cette espèce d’hydroméduse ne présente pas velum, ce voile sous-ombrellaire, qui permet de rigidifier la méduse, et c’est probablement ce qui lui a permis d’atteindre ces tailles impressionnantes. 

Ce sont ses tentacules qui lui permettent de se nourrir notamment de petits crustacés qu’elle capture grâce aux cnidocytes qui garnissent ses tentacules. Elle peut aussi capture d’autres hydroméduses, des cténaires et des appendiculaires, tels que les tuniciers.

Fait étonnant sa digestion est externe, et se fait grâce à des enzymes sécrétés au sein de sa cavité gastrique, les restes non digérés seront ensuite rejetés par sa bouche.

Comme toutes les hydroméduses, son cycle de reproduction passe par une phase polype. Cette alternance de phases est caractéristique de l’immense majorité des hydrozoaires. Le polype bourgeonne des méduses mâles et femelles, qui émettent dans l’eau les deux types de gamètes. Après fécondation, la larve planula pélagique tombe sur le fond et redonne une nouvelle colonie de polypes. Ce cycle est donc classiquement asexué puis sexué.

Dernier fait amusant concernant cette méduse, elle peut occasionnellement cohabiter avec le petit crustacé, Hyperia medusarum, qui se fixera alors sur les gonades (organes sexuels) de notre méduse équorée.

A l’instar des leptoméduses de la famille des Aequoreidae, il semblerait que l’Equorée soit aussi une méduse luminescente et fluorescente, grâce à la présence de deux protéines: La GFP (Green Fluorescent Protein) qui est responsable de la fluorescence, et de l’aéquorine, pourla luminescence.. 

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Crédit Photo: Institut Océanographique de Monaco