Vous êtes nombreux à suivre mes aventures poétiques depuis le début de l’année sur ma page :” Les Haïkus du Camélia Vagabond”, et aujourd’hui, après vous avoir dévoilé comment je travaillais mon écriture, j’avais envie de partager avec vous les raisons qui me poussent à écrire, car je pense que mon modeste parcours pourra en inspirer certains!

 

D’aussi loin que je me souvienne, et je ne saurais expliquer pourquoi, je me suis toujours sentie seule, et ce même lorsque que j’étais entourée ou en société. J’étais cette enfant qui n’avait pas vraiment eu d’enfance, s’étant retrouvée catapultée bien trop jeune dans le monde effrayant et ennuyeux des adultes, et qui se retirait alors dans sa bulle pour se couper de ses émotions afin de rendre la réalité plus supportable.  

Et pourtant ce n’était pas une solitude pesante, bien au contraire, je plongeais dans un monde en perpétuel mutation, riche, amusant, et peuplé d’amis invisibles. Cette réalité alternative s’est révélée être avec le temps un lieu privilégié d’introspection, un terreau fertile pour l’imagination et propice au développement de ma créativité. Et c’est peut-être seulement dans le silence de la solitude que peut s’éveiller réellement l’âme, pour trouver qui nous sommes vraiment et nous construire.   

Aujourd’hui encore, peu importe les gens qui m’entourent (à de très rares exceptions près) ou les interactions sociales que je peux avoir, il y a toujours cette espèce de barrière invisible telle une vitre de glace entre moi et les autres. Comme une distance de sécurité infranchissable, et c’est finalement dans la créativité que je parviens à créer le lien aux autres. C’est une façon de lier les mondes qui existent dans ma tête et ceux de la vraie vie. Si maintenant il n’est plus question de chercher à transformer le réel pour le rendre plus tolérable comme lorsque j’étais enfant, l’enjeu est pour moi de revenir à l’essentiel à travers la pratique du haïku. C’est une quête perpétuelle pour voir les choses comme elles sont réellement, et trouver la beauté là où elle réside même dans l’imperfection, et chercher le sublime dans la moindre goutte de vie. 

Cette façon de fonctionner est à la fois une vie riche et intense, car chaque sens est décuplé afin de participer pleinement au processus créatif. C’est s’extasier continuellement de tout ce qui nous entoure, même des petites choses les plus insignifiantes, comme du premier bouton de rose éclot dans le jardin un matin de printemps, c’est ressentir intensément chaque sensation en son corps, telle la caresse du vent qui effleure notre peau un jour de mistral, c’est accepter de laisser toutes ses émotions s’exprimer pleinement quand elles le désirent, même quand on ne voudrait surtout pas les entendre… cependant cette façon de vivre peut également se révéler être terriblement éprouvante par moment. Mais en réalité, cette existence c’est surtout vivre intensément, aimer passionnément, rêver plus fort que tout… et c’est peut-être, au travers de la créativité constante, ma seule façon de combattre la mort et les ténèbres.    

Ecrire (tout comme peindre) pour moi, c’est être en vie, vivre pleinement et créer à son tour la vie!

Enfin c’est certainement suite à mon déménagement en bord de mer que j’ai pris pleinement conscience de cette façon de vivre, de créer et de communiquer avec les gens. De plus en plus, j’accepte cette part de moi, qui a besoin de solitude pour créer, bien éloigné de l’image de l’artiste extraverti et sur de lui que l’on peut avoir. Et étonnamment plus j’accepte honnêtement qui je suis et la façon dont je souhaite créer réellement, sans chercher à me conformer à une image ou façon de faire que l’on attend de moi, plus je deviens moi-même, et plus mes textes résonnent et touchent les gens aux alentours, dans des proportions que je ne soupçonnais même pas.

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